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C’est le grand jour pour Fred. Après son enregistrement au bureau des douanes et de l’immigration,  comme équipier sur Sensei et jusqu’au Cap Vert, le voila à bord pour une petite navigation de nuit qui nous conduira au sud de Tenerife dans le  port de San Miguel. Au revoir Mentalo (Ghyslaine et Dominique). Au revoir  Jambalaya (Carole et Jérémy). Au revoir Théo qui lui aussi cherche un embarquement.

Fred : 30 ans, sympathique, Cavalaire, sauvegarde du littoral, voyageur, natation, vélo, kayak, Norvège, Nouvelle Zélande, Argentine, Burkina-Faso.

Départ à 18h dans un petit vent de nord qui tournera rapidement à l’ouest.  Fred cuisine des pâtes et du jambon, premier examen réussi. Nous arrivons à 5h au petit matin.

San Miguel n’a pas été choisi au hasard, nous y retrouvons  Jaad & Emma ; Pascal & Valérie & Marie. Tous vont bien et grande nouvelle, Jaad poursuit son voyage jusqu’aux Antilles en solo.

  Le lendemain nous quittons cette marina sans âme pour changer d’île et aller sur La Gomera, première destination : un petit port de pêche, Puerto de Santiago. Nous arrivons en début de soirée, le port n’a aucune place pour  nous accueillir ce qui nous oblige à aller mouiller juste devant la plage.

Ici les bateaux de pêche portent tous des prénoms féminins.

Le lendemain nous repartons vers un très petit mouillage plus à l’ouest, à 5 miles de route, la Cala Cantera. 28°02’11N ; 17°16’44W fond de sable, 7m. Les bâtiments appartiennent en fait à une ancienne conserverie désaffectée depuis 1975 maintenant  occupée par une petite Céline qui se charge de redonner vie à ce lieu et que nous avons la chance de rencontrer pour la visite.

    Visite des lieux : dattiers, potager, puits.

Le jour suivant nous décidons de changer d’île et d’aller sur Hierro, l’île la plus à l’ouest. Après une navigation de 45 nm dont les trois quart sous spi, nous arrivons à la nuit dans le minuscule port Restinga.

 On s’amarre au quai et terminons la soirée ave une bonne poêlée de patates douces et œufs, arrosé d’un vin « Siglo »

La MTO s’annonce très mauvaise pour la fin de semaine avec des vents SO de 35-40nd et une houle de 5m. Le port n’est pas abrité du SO malgré la construction cette année d’un petit môle. Les catways sont bien endommagés et les gros bateaux qui nous font face risquent d’entrainer tout le ponton pendant le coup de vent.

Alors, nous partons, retour à la Gomera mais au port de San Sebastian.

La traversée sera très sport ; au lieu des 20nd annoncés nous rencontrons des conditions beaucoup plus difficiles avec un vent à plus de 35nd et une mer de 3-4m. Le génois est au 1/3 et la GV sou 2 ris, le bateau galope à plus de 7nd.  Après une heure de navigation et sans aucune explication le vent tombe à zéro mai nous avons la chance de voir un spectacle de dauphins juste devant  l’étrave.

Quelques 10nm plus loin,  nous reprendrons la barre dans les 35nd et ceci  jusqu’à l’arrivée.

A l’arrivée au port une fois bien amarré nous arrosons le baptême de Fred : 35nd dans 4m de creux.

Départ de la marina Quinta de Lorde située à 2-3 miles du port de. Marina avec peu d’intérêt, tarif exorbitant, le tout dans un cadre immobilier resté en travaux car stoppé par la crise, mais bon cela permettait de faire les pleins d’eau, gasoil et la lessive. 

Je quitte le port vers les 10h30 et m’apprête à hisser la GV quand  brusquement le moteur stoppe net, il me faut pas longtemps pour comprendre que j’ai pris un bout dans l’hélice.

Retour au ponton avec l’aide d’un zodiac puis petite plongée pour démêler tout ça. Et je repars. Passage devant les îles Déserta, appel à la VHF, j'apprends que Jim (Bobby Dazzler) n’a plus de moteur, les câbles de commande sont cassés. Puis c’est au tour de Franck et Sandrine de signaler qu’ils viennent de casser un hauban. Décidément !

La nuit tombe et le vent forcit 25-30 nd ainsi que la mer. Avec 2 ris et le génois au tiers, le bateau est bien calé mais « ça secoue le bonhomme ». Malgré les protections installées je vois environ 30 litres d’eau se promèner dans les fonds. L'eau rentre par un coffre de cokpit.

Arrivée le 28 oct. à 10h30 dans le petit port de la Sociédad pour tenter de remettre de l’ordre dans le bateau mais le capitaine du port me saute immédiatement dessus et m’intime l’ordre de quitter les lieux dans les 30 mn, on discute, le ton monte, "très bien appelez donc la police tout de suite, pas la peine d'attendre, je reste le temps qu'il me faudra!"

Finalement,  après 4 heures au port et les fonds assechés,  je me dirige juste à côté, vers le mouillage  « playa francesa ». 29°13’09N ; 13°31’74W dans 7 m d’eau.

Le lendemain, je monte l’annexe pour rejoindre Jim et Jad et prendre des nouvelles de Franck&Sandrine. Tout va bien.  Arrivée sur cette « plage de français » et découverte de l’île.

Cette petite île ne compte que 500 habitants, l’eau manque et aucune route. Celle-ci  restera longtemps très pauvre jusqu’à ce qu’un peu de tourisme venu de Lanzarote apporte de l’activité. Quatre volcans sortent de l’île au milieu d’un paysage très aride digne des villes abandonnées du Farwest où des boules d’épineux traversent les chemins.