Le blog de sensei-atlantique.over-blog.com

Après une navigation moteur-voile-moteur sous le soleil, il était temps ; je  longe la côte d’isla Ons et rejoins celle plus au sud d’Isla de Cies. Ces îles sont situées à quelques miles de la Ria de Vigo.

Mouillage dans la grande baie de Arena das Rodas 42°13’21N; 8°53’93W, à 200m de la plage. C’est splendide : eau turquoise et sable blanc. Mais 2 heures plus tard le soleil se couche déjà, il n’est pourtant que 21h30.

Réveillé tôt par un gros tangage et roulis, je sors la tête et j’aperçois plusieurs bateaux de pêche entrain de draguer les fonds tout près des voiliers restés cette nuit. Je crois que nous les gênons dans leur travail mais je ne comprends pas, cette zone est selon les cartes marines, préservée et aucune activité de pêche n’est autorisée.

Ce sera une journée à rien faire : plage, baignade, visite de l’île, baignade, plage, baignade, plage... Ah si j’oubliais : faire un petit tour pour inspecter la coque notamment le sail-drive avec son hélice et anode. C’est bon ! Les remises en état de cet hiver tiennent bon.

Arrivée à Portosin à 17h après une petite navigation de 25 nm. Je retrouve Sandrine et Franck rencontrés à La Coruna. Ils ont pris une année sabbatique avec leur fils Damien pour faire un aller retour aux Antilles. Leur port d’attache est le Havre et le bateau est aussi leur maison. La météo n’annonce rien de bon : vent de sud à 25-30nd. Nous restons donc tous bloqués au port. Il fait froid. Je profite du WIFI et dune super antenne que m’a cédée  Gonzague pour actualiser le blog et échanger sur Skype. Un petit tour dans la ville entre 2 averses. Je ne vois rien d’intéressant à vous rapporter de cette ville.

Avec cette météo, il faut s’adapter : Un café, une cigarette et je termine un bouquin que Catherine a glissé dans mon paquetage et que je vous conseille pour cet hiver. « Les déferlantes » de Claudie Gallay. Ça se passe pas loin de cheunou, dans la Manche, on est plongé dans la vie des gens, vous savez, les taiseux,  ceux qui vivent sur un gros caillou s’étirant  loin dans la mer et se terminant avec un gros bouton sur le nez plein de nucléaire. C’est  l’histoire de deux personnes qui se rencontrent chacune ayant pris, comme ils disent « un gros camion dans la gueule ». L’une suite au naufrage de ses parents de retour d’Aurigny, le phare était il allumé cette nuit là ? Et l’autre, à cause de ce putain de crabe qui lui a enlevé sa moitié.

Il est 9h, comme prévu direction le cap Finistère et ensuite je tourne à gauche pour aller mouiller dans Ensenada del Sardineiro. Je lève l’ancre et commence à faire route au moteur et là surprise le GPS affiche les coordonnées suivantes 26°50’57N ; 35°58’89E. Je suis en mer de Chine. 

J’applique la procédure TCTR (tu coupes et tu rallumes), rien y fait je suis électroniquement parlant de l’autre côté :

Qu’est ce qui se passe, c’est la guerre ? Les satellites ont été visés ? Vu le brouillard et les cailloux que je devais raser, je décide de revenir à Camariñas et de m’installer au ponton. Un couple de français m’aide à m’amarrer. Ils ont vu mon départ et me demande ce qui se passe. Je leur explique ma panne et mon intention de réparer ici. En fait mon autre GPS pour la VHF fonctionne bien. Après vérification des connexions, c’est la tête (c’est souvent la tête) GPS installée sur le balcon arrière qui déconne. Il va falloir ouvrir docteur ? J’ouvre et ne vois rien d’anormal. Je remonte le tout, réalimente le bazar, range le bordel, me fait un truc à manger. Miracle, le GPS bip plusieurs fois et affiche les bonnes coordonnées, me revoilà en Espagne. En fait  la panne est toujours présente, après lecture des docs techniques, il y a une petite pile lithium à l’intérieur du GPS pour sauver les dernières données qui est bonne à changer, sinon le GPS peut avoir besoin de plus d’une heure pour savoir où il est. « Ndlr : Vous n’étiez pas obligé de lire si ça vous gave ! »

Come prévu sur les fichiers Grib météo le temps se dégrade, vent à 30nd et pluie. Le couple de français : Carole et Gonzague de la … (il n’a pas voulu me donner ses titres de noblesse) viennent aux nouvelles et  me proposent d’aller boire un apéro sur leur bateau. Ce bateau baptisé Gunt-Fluk a été entièrement remis en état, objectif : Le Brésil via La Guyane et le Sénégal où ils laisseront du matériel médical et diverses choses pour améliorer le quotidien des enfants. Port d’attache à La Rochelle, leur bateau est aussi leur maison. Ils se définissent comme des zinzins amoureux. Mais un événement vient tout bousculer : un client est venu spécialement de France pour acheter leur bateau, affaire conclue le jour même ; ce qui les oblige à remonter en Charente Maritime pour vider, livrer le bateau et en acheter un autre. C’est vrai qu’ils sont un peu zinzins. Nous terminons la soirée au resto du coin pour arroser l’événement puis goûter aux poulpes Galice et aux sardines grillées. Nous échangeons des tas d’astuces et conseils pour les traversées, ils m’apprennent à faire du pain dans une poêle et comment avoir de la verdure avec des graines de lentille.

Allez donc jeter un œil sur leur log : http://gunt-fluk.centerblog.net/

La Coruña appartient à la province de la Galice et son port situé dans une Ria est très abrité. Une très grande marina construite il y a quelques années est le point de départ ou d’arrivée de nombreux bateaux de voyage.

La Tour Hercule est le symbole de ce port. C’est le seul phare de l'époque romaine et le plus ancien du monde encore en service. Hercule y aurait enterré dans ses fondations la tête du géant Géron.

Je suis bien en Espagne, l’art déco est devant moi,  ici la place et le palais Maria Pita (hôtel de ville).

Ici l’amarrage coûte 23€ la nuit, je ne resterai que quelques jours, le temps de profiter du WIFI et des avantages de la ville. Bonne surprise le jour du départ le port fait 25% de remise ce qui porte l'addition à 77€/5 nuits.

Chaque jour je rencontre des personnes. Hier Jeanne et Jacques m’ont donné des conseils pour mes prochaines escales. Ils remontent les côtes portugaises et espagnoles depuis juin. Jeanne possède une extraordinaire mémoire des lieux et de leurs noms. Jacques reprend son log book et me donne les coordonnées GPS de chaque lieu abrité suivant la direction de la houle ou du vent, la hauteur d’eau à la plus basse mer, c’est fou ! Leurs livres de bord débordent d’informations. Jeanne et Jacques ne travaillent plus. Ils remontent à leur port d’attache en Bretagne après un tour du monde qui aura duré 4 ans entrecoupé de retour en France.

Aujourd’hui c’est avec Jean-Claude et Jean-Jacques qui convoient le bateau d’un ami depuis les Antilles  que j’ai déjeuné.

Forcément, je les étonne avec mon petit bateau mais tous me disent que ça va le faire, qu’ils en avaient rencontré d’autres bien moins préparés. Et que le plus difficile était maintenat derrière moi.

Il fait très beau et tout près il a la petite plage de San Amaro, alors j'en profite en pensant à vous qui êtes tout la haut dans le nord du nord.